Après avoir lu l'article sur le blog de Brulerie du Quai, j'ai décidé de prendre le temps pour l'analyser et de faire une réponse plus constructive qu'émotive. Pour un article qui était à l'intention informative, il a fait réagir plus d'un, incluant moi! Étant moi-même plus un fan de café filtre, j'aime tout de même expérimenter avec l'espresso.
« Si les producteurs peuvent
désormais promouvoir de meilleurs cafés et en tirer profit, il reste un segment
de buveurs de café qui résiste à l'arrivée de meilleurs cafés : les amateurs
d'espresso. » -Marquis
Arguments de Dany Marquis
Le grain de café inférieur
« Pour vraiment apprécier les cafés de spécialité ou de troisième vague, vous devez comprendre pourquoi ils sont différents des grains ordinaires - ce que beaucoup d'utilisateurs de machines à espresso ne font pas parce qu'ils comptent sur les boissons à base d'espresso pour masquer toute saveur indésirable associée à des grains de qualité inférieure. »
En effet, les grains de café bas de gammes ne goutent pas la même chose qu'un café de spécialité. Moi aussi je mets du lait dans mon café pour masquer l'amertume au restaurant déjeuner. Ce n'est pas parce que quelqu'un utilise des grains de café moins cher que ça empêche quelqu'un d'autre d'utiliser des grains de spécialité dans sa machine à espresso.
En plus, je n’ai aucune honte à
dire que j’aime le lait dans mon café de spécialité. Mon petit cortado, il est pas
mal bon avec le Cerrado du Brésil. Il est aussi bon avec un Pacamara du Guatemala,
et non, ça ne goute pas la même chose.
Pour faire une bonne réponse, je vais reformuler ce que je crois que Dany tente de dire. Les machines à espresso donnent un café plus concentré ce qui peut masquer les nuances des cafés de spécialité. Je crois que c’est le seul bon argument dans l’article mais tout de même pas suffisant.
Oui c’est vrai, si on fait un
ratio de 1 :2, c’est fort en mautadine. Heureusement que la curiosité des
fans d’espressos a fait évoluer aussi la façon dont on le fabrique. Un espresso,
ça peut aussi bien être un 1 :5. À ce ratio, c’est très possible de
discerner différentes notes. Mon café anaérobique du Costa Rica est à l’extrême
en termes de goût de mon café double lavé du Kenya.
Les liens causaux douteux
« La popularité de ces machines à
espresso fait que les gens continuent à considérer le café comme un produit de
base plutôt que comme un produit de dégustation. »
Est-ce que c’est la popularité de la machine à espresso qui empêche vraiment l’avancement du café de spécialité? On pourrait faire le même argument avec le café du Tim Horton et dire que le café filtre empêche l’avancement du café de spécialité.
« Les gens affichent fièrement leur machine à espresso sur leur plan de travail comme un symbole social de réussite. Cet engouement perpétue l'idée que le café doit être considéré comme un produit de base... »
Est-ce que le fait d'être fier de sa machine à espresso perpétue vraiment cette
idée? C’est assez facile de trouver des contres exemples. Juste à penser à plusieurs
membres du groupe Espresso Québec qui sont fiers d’avoir leurs machines et qui
apprécies différentes sortes de café de spécialité. En gros, je trouve que les
liens sont très douteux.
Le café comme drogue
Dans l'article, la machine à
espresso est mise en cause contre l'avancement du café de spécialité. Pour
répondre à ça, je crois qu’il faut repenser à la raison que les gens boivent du
café. Pour la majorité des gens, c’est une routine réconfortante ou un petit
boost dans la journée.
« Si les gens ne sont pas en
mesure d'expérimenter différents types de cafés et d'identifier les profils de
saveurs individuels, ils continueront à considérer le café comme un produit de
base parmi d'autres... »
Ce n’est pas tout le monde qui
boit du café pour gouter à toutes les saveurs qui s’y cache. C’est bien correct
comme ça, il n’a pas une quantité infinie de café de spécialité. Si tout le
monde commence à en boire, ça en fait moins pour les fans d’espresso de
troisième vague.
« Un autre facteur qui empêche
les gens d'apprécier les cafés de qualité est le coût. Les grains de qualité
ont généralement un prix plus élevé que les grains de base, ce qui les rend
plus chers que votre tasse de café moyenne. »
Effectivement, ce n’est pas tout
le monde qui veut payer un prix supérieur. Le café de spécialité, c’est un luxe
qui se déguste aussi bien en filtre qu’en espresso.
La troisième vague
Après avoir lu l'article, je n'étais pas très convaincu. Nous sommes réellement chanceux de pouvoir gouter à
des cafés d'exceptions. Ma machine à espresso va rester dans ma cuisine même si
je ne détecte pas toute les nuances dans mon cortado. C’est une façon
de plus que j’ai de profiter de mon café. Pour conclure, ce qui est décevant
dans tout ça, ce n'est pas l'espresso, ce sont les arguments.
Maudit les
amateurs d'espresso!
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